Les conservateurs chypriotes en tête des élections législatives3 minutes de lecture

Les élections législatives chypriotes ont eu lieu le dimanche 30 mai. La fragmentation du paysage électoral a eu peu d’incidence sur l’issue du scrutin, les deux partis traditionnels arrivant en tête.

Le cadre politique général

Les élections législatives se déroulent tous les cinq ans. La Chambre des représentants comprend 80 sièges, mais seulement 56 sont à pourvoir. En effet, 24 sièges sont destinés aux députés de la partie Nord de l’île. Chypre est divisée depuis l’invasion turque de 1974. La République Turque de Chypre du Nord, uniquement reconnue par Ankara, occupe le tiers Nord de l’île et dispose de ses propres institutions.

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Les députés sont élus à l’issue d’un scrutin proportionnel, c’est-à-dire que le nombre de sièges attribué aux partis dépend des scores qu’ils réalisent. Il est ainsi possible de récolter un nombre de voix supérieur à 0 % mais de ne recevoir aucun siège. Dernier point, le chef de l’Etat occupe également le poste de chef du gouvernement. C’est Nicos Anastasiades qui cumule ces fonctions depuis 2013. Il a d’ailleurs été réélu en 2018, en attendant le prochain scrutin présidentiel de 2023.

Quinze partis se présentaient lors de ces élections, un record. Cette situation témoigne d’une fragmentation du paysage politique, phénomène que l’on retrouve ailleurs en Europe. La présence d’une extrême-droite nationaliste offensive et des verts se généralise également.

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Un échiquier politique peu bouleversé à l’issue du scrutin

Les résultats du scrutin montrent qu’en dépit de sa fragmentation, la scène politique chypriote conserve ses cadres. Là où le Président français E. Macron avait torpillé le Parti socialiste et les Républicains en 2017, l’électorat chypriote reste fidèle à ses deux piliers. Le parti conservateur et les travaillistes rassemblent 32 sièges. Ils en comptaient 34 en 2016.

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Globalement, les conservateurs gardent leur avance d’un siège à l’Assemblée sur l’opposition communiste et sept partis sont représentés. Les premiers enregistrent cependant le score le plus faible de leur histoire. C’est un de plus que lors des précédentes échéances électorales.

Les nationalistes de l’ELAM ont quant à eux doublé leur nombre de sièges, passant ainsi de … 2 à 4. Les thématiques anti-corruption et anti-immigration n’ont visiblement pas mobilisé. Chypre a pourtant été marquée dernièrement par l’affaire des « passeports dorés« . Le principe est simple. Des individus pouvaient acquérir la nationalité chypriote en échange d’investissements dans le pays. Le gouvernement l’a finalement abandonné fin 2020.  Enfin, le Front démocratique, jeune parti fondé en 2018, fait son entrée à la Chambre avec 3 députés.

La question d’une réunification de l’île n’était pas un enjeu central de ces élections. Et pour cause, les négociations sous l’égide de l’ONU échouent depuis 30 ans. De plus, Chypre Nord a récemment élu à la présidence Ersin Tatar, un fidèle du Président turc R. Erdogan qui ne veut pas entendre parler de réunification de l’île.

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A présent, il reste au chef de gouvernement N. Anastasiades à composer une alliance avec les forces en présence pour obtenir la majorité. A voir s’il tendra la main aux centristes ou à l’extrême-droite.

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Âgé de 23 ans, Léo est l’un des trois fondateurs de Causons d’Europe. Ayant obtenu une licence d’Histoire et un master de Relations Internationales, il est actuellement en service civique chez Radio Campus Angers. Son dada ? Causer d’Europe avec celles et ceux qui ne disposent pas de beaucoup d’informations à ce sujet, voire n’en disposent pas ! Passionné par la politique, le sport, l’Europe et le monde, les mouvements sociaux, la presse indépendante … Il répond toujours présent pour exprimer son avis, de préférence à l’encontre des discours consensuels, et il se rapproche des lectrices et lecteurs pour s’assurer de sensibiliser le public le plus large possible.