Causons d’Italie4 minutes de lecture

A l’occasion des fêtes nationales, Causons d’Europe vous propose un éclairage sur un Etat européen afin de mieux le cerner et de découvrir ses dernières actualités. On fait le point tout de suite avec la fête nationale de l’Italie qui commémore la Fête de la République, qui célèbre le passage à un régime républicain le 2 juin 1946 après l’expérience fasciste et royale.

Quelques précisions politiques

L’Italie est un Etat d’Europe du Sud. Elle partage sa frontière avec la France, la Suisse, l’Autriche et la Slovénie. La péninsule italienne comprend également deux Etats enclavés, le Vatican et Saint-Marin. Elle compte 60 millions d’habitants à très grande majorité catholiques. Sa capitale est Rome.

Le Président de la République est Sergio Mattarella, depuis son élection en janvier 2015 et jusqu’en 2023. Le chef du gouvernement Mario Draghi, passé par la Banque centrale européenne, a été nommé il y a quelques semaines. Sa coalition gouvernementale regroupe l’ensemble des forces politiques italiennes, exception faite du parti d’extrême-droite. Le système politique est bicaméral, avec d’un côté la Chambre des Députés et de l’autre, le Sénat. L’ensemble des parlementaires est élu pour 5 ans.

Lire aussi : Les Pays-Bas et l’Italie secoués par des crises politiques

Le pays envoie aujourd’hui 76 députés au Parlement européen. Les élections de 2019. 27 d’entre eux ont rejoint le groupe politique Identité et Démocratie (ID) et aucun n’a intégré le groupe Nouvelle gauche européenne. Paolo Gentiloni représente l’Italie à la Commission européenne. Issu des sociaux-démocrates, il gère le portefeuille économique.

Un peu d’histoire récente

A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, l’Italie s’ancre à l’Ouest en adhérant à l’OTAN et en s’impliquant dans la construction européenne. Dès 1951, elle signe le traité de Paris pour former la CECA, la Communauté économique du charbon et de l’acier. Celle-ci rassemble les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne de l’Ouest et la France. Le traité de Rome de 1957 entérine quant à lui la création de la Communauté économique européenne, la CEE. L’Italie adopte la monnaie commune, l’euro, en 2002.

La vie politique est dominée pendant plusieurs décennies par le parti Démocratie chrétienne qui s’allie avec d’autres formations politiques : les socialistes, les républicains, mais pas le parti communiste. Les années 70 sont en revanche celles des « Années de plomb ». Pendant plus de dix ans, les Brigades rouges commettent des attentats et coups de force en Italie. L’image du Président du Conseil de l’époque, Aldo Moro, retrouvé mort dans le coffre d’une voiture après 55 jours de captivité, marque les esprits. Cet épisode décrédibilise d’ailleurs les Brigadistes qui abandonnent pour la plupart la lutte armée.

Lire aussi : Arrestations de membres des Brigades rouges : un pas vers l’apaisement entre la France et l’Italie

Dans les années 2000, le paysage politique est dominé par Silvio Berlusconi qui a réussi à rassembler les droites italiennes. La situation économique du pays demeure instable, avec un secteur bancaire fragile et une dette publique élevée. L’Italie subit ainsi de plein fouet la crise de 2008 au cours de laquelle sa dette explosera tandis que l’austérité économique détruit nombre d’emplois.

Depuis le milieu des années 2010, l’Italie doit gérer des afflux de migrants et demandeurs d’asile. Là où l’on pouvait espérer une solidarité européenne, elle traite avec les autres pays touchés (la Grèce, Malte et Chypre notamment) ce dossier sans y parvenir. Ce contexte favorise la montée de partis d’extrême-droite, notamment La Ligue de Matteo Salvini et Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni.

Et dans l’actualité ?

  • En ce moment se tient le procès de la mafia calabraise. Plusieurs centaines de témoins, d’avocats, d’accusés (mafieux, élus, entrepreneurs) sont attendus à la barre. La libération pour bonne conduite de Giovanni Bursca, auteur de plusieurs dizaines d’assassinats, a ému le pays.
  • Il y a quelques semaines, 1 400 migrants sont arrivés en Italie sur la petite île de Lampedusa, proche des côtes libyennes. L’île est devenue depuis 2015 le symbole d’une Italie esseulée dans la gestion des afflux de réfugiés.
  • La crise du Covid-19 a meurtri l’Italie, tant humainement qu’économiquement. Incomprise et laissée de côté par l’Union, elle bénéficie du plan de relance le plus important d’Europe. Sur le 222 milliards d’euros prévus pour relancer le pays, 195 proviennent de fonds européens. Ils seront notamment affectés à la numérisation de l’économie, la transition écologie, l’éducation et la santé.

Lire aussi : Privatisation de la santé et Covid-19 : mélange mortel

Plus de publications

Âgé de 23 ans, Léo est l’un des trois fondateurs de Causons d’Europe. Ayant obtenu une licence d’Histoire et un master de Relations Internationales, il est actuellement en service civique chez Radio Campus Angers. Son dada ? Causer d’Europe avec celles et ceux qui ne disposent pas de beaucoup d’informations à ce sujet, voire n’en disposent pas ! Passionné par la politique, le sport, l’Europe et le monde, les mouvements sociaux, la presse indépendante … Il répond toujours présent pour exprimer son avis, de préférence à l’encontre des discours consensuels, et il se rapproche des lectrices et lecteurs pour s’assurer de sensibiliser le public le plus large possible.