Causons de Suède4 minutes de lecture

A l’occasion des fêtes nationales, Causons d’Europe vous propose un éclairage sur un Etat européen afin de mieux le cerner et de découvrir ses dernières actualités. On fait le point tout de suite avec la fête nationale de la Suède, qui célèbre la fin de l’union de Kalmar et son entrée dans l’ère moderne, le 6 juin 1523.

Quelques généralités

La Suède est un Etat d’Europe du Nord, voisin de la Finlande et de la Norvège. Elle compte environ 10 millions d’habitants à majorité luthériens – un courant du protestantisme – et sa capitale est Stockholm. Le peuple autochtone Sami est également présent sur le territoire.

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Il s’agit d’une monarchie constitutionnelle. Le Roi de Suède Charles Gustave XVI est chef de l’Etat depuis 1973. Le Premier ministre, Stefan Löfven, du parti social-démocrate, est en poste depuis 2014. Il a été réélu pour un mandat de 4 ans à l’issue des élections législatives de 2018, en attendant le prochain scrutin de 2022. Il dirige un gouvernement d’alliance minoritaire avec les Verts. Le soutien des partis libéral et centriste s’est fait au prix d’importantes concessions. Notamment, la baisse des impôts sur les hauts revenus. Le Parlement monocaméral, le Riksdag, compte 349 députés élus pour un mandat de 4 ans. Le parti social-démocrate domine la Chambre avec 100 sièges. Situation similaire aux pays voisins et au reste de l’Europe, les partis d’extrême-droite gagnent du terrain.

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Un peu d’histoire récente

La position suédoise pendant la Seconde Guerre mondiale est ambigüe. D’un côté, elle s’est toujours affirmée comme étant neutre. Elle a d’ailleurs refusé le passage de troupes franco-britanniques pendant le conflit. De l’autre, elle s’interroge sur ses réalités, face à des actions d’entente avec l’Allemagne, voire d’alignement sur certains principes nazis.

Au sortir du conflit en revanche, elle est tout à fait neutre face à une Europe qui se coupe en deux, entre Etats-Unis et URSS. Cette vision conduit le pays à ne pas conclure d’alliance en temps de paix et à ne pas prendre position en temps de guerre. D’abord réticente à intégrer l’Union, la Suède est membre de l’AELE en 1960. Cette association d’Etats leur permettait de faire du commerce sans droits de douane ni taxe. Elle intègre finalement l’Union européenne en 1995, aux côtés de la Finlande voisine et de l’Autriche.

La Suède a en revanche refusé la monnaie commune et conservé sa propre devise. Attachée à ses principes de neutralité, elle se positionne pour une politique étrangère et de sécurité commune résolument pacifiste. C’est d’ailleurs en Suède que les prix Nobel sont décernés chaque année. Une position assez paradoxale, là où l’Union cherche à s’affirmer sur la scène internationale. Par ailleurs, si les autorités suédoises s’évertuent à avoir une politique étrangère morale et éthique, les entreprises suédoises peuvent déroger à la règle. C’est le cas par exemple de H&M, qui a récemment boycotté l’utilisation de coton provenant du Xinjiang, une région chinoise où la minorité ouïghoure est exploitée et internée. La défense de la cause dans les médias et le milieu politique a poussé l’entreprise à revoir sa chaîne de production.

A l’intérieur, le pays est toujours parmi les Etats les mieux classés dans les enquêtes PISA qui évaluent les systèmes scolaires et le classement RSF de la liberté de la presse. La Suède envoie 21 députés tous les cinq ans au Parlement européen. La commissaire Ylva Johansson représente le pays à la Commission européenne. Elle s’occupe des Affaires intérieures.

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Et dans l’actualité ?

  • La Suède a pris a bras le corps la question du changement climatique. Elle vient de fermer le troisième aéroport du pays, qui assurait surtout des vols intérieurs.
  • Il y a quelques semaines, les Vingt-Sept se réunissaient à Porto pour tenter de poser les bases d’une Europe sociale. La question d’un salaire minimum européen y a été évoquée. Les autorités suédoises rejettent cette proposition.
  • Tousin Chiza, réfugié togolais, représentait la Suède lors du dernier Eurovision. Une candidature qui a réveillé l’extrême-droite locale.

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Âgé de 23 ans, Léo est l’un des trois fondateurs de Causons d’Europe. Ayant obtenu une licence d’Histoire et un master de Relations Internationales, il est actuellement en service civique chez Radio Campus Angers. Son dada ? Causer d’Europe avec celles et ceux qui ne disposent pas de beaucoup d’informations à ce sujet, voire n’en disposent pas ! Passionné par la politique, le sport, l’Europe et le monde, les mouvements sociaux, la presse indépendante … Il répond toujours présent pour exprimer son avis, de préférence à l’encontre des discours consensuels, et il se rapproche des lectrices et lecteurs pour s’assurer de sensibiliser le public le plus large possible.