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A l’occasion des fêtes nationales, Causons d’Europe vous propose un éclairage sur un Etat européen afin de mieux le cerner et de découvrir ses dernières actualités. On fait le point tout de suite avec la fête nationale du Danemark, célébrée le 5 juin, jour de l’entrée en vigueur de la constitution.

Quelques généralités

Le Danemark est un Etat d’Europe du Nord, situé entre les mers du Nord et Baltique et partage sa frontière terrestre avec l’Allemagne. Les près de 6 millions d’habitants sont majoritairement luthériens, un courant du protestantisme.

La vie politique danoise s’organise dans un système de monarchie constitutionnelle. La Reine Margrethe II est à la tête de l’Etat depuis 1972. La Première Ministre Mette Frederiksen, occupe ces fonctions depuis 2019. Elle dirige une coalition minoritaire orientée à gauche. La Chambre des députés, le Folketing, est dominée par le parti social-démocrate (49 sièges) et le parti libéral (39). Le tournant restrictif en termes d’immigration permet aux sociaux-démocrates de contenir les partis populistes qui tentent de s’imposer sur la scène politique européenne.

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Le Danemark envoie aujourd’hui 14 députés au Parlement européen, dont six dans le groupe Renew, à tendance libérale. Margrethe Vestager représente le pays à la Commission européenne. Elle gère le portefeuille du numérique. Déjà commissaire lors de la mandature 2014-2020, elle s’était faite connaître dans sa lutte contre les pratiques anti-concurrentielles des géants du numérique.

Histoire récente

Neutre pendant la Seconde Guerre mondiale, le Danemark est tout de même envahi puis libéré. Le Royaume connaît alors d’importants bouleversements politiques. D’abord, l’Islande prend son indépendance, puis les îles Féroé obtiennent leur autonomie vis-à-vis du gouvernement de Copenhague. Ensuite, en 1953, le pays change de constitution.

A l’échelle du continent, les relations entre l’Union et le Danemark sont particulières. Le pays adhère dans un premier temps à l’association européenne de libre-échange, l’AELE, en 1959. Ce traité rassemble la Suisse, le Liechtenstein, la Norvège et l’Islande autour du libre-échange économique. En revanche, il n’est pas question de déléguer des compétences nationales à une autorité supérieure – la Commission -, comme c’est le cas dans l’Union actuelle.

Dans un second temps, le Danemark adhère à l’Union, aux côtés de l’Irlande et du Royaume-Uni, en 1973. En revanche, on peut aussi dire qu’il n’intègre l’Union qu’à moitié. Au moment de ratifier le traité de Maastricht de 1992, le peuple danois dit « non » à cette nouvelle réforme des traités. Ce n’est qu’après d’importantes concessions et exceptions, appelées des clauses d’opt-out, que le Danemark acceptera cette refonte. Ainsi, le pays ne s’implique pas dans la coopération judiciaire et se tient à l’écart de la politique étrangère et de défense commune.

Il en est de même pour les îles Féroé qui ne veulent pas être intégrées à la politique commune de pêche et pour le Groenland, qui s’est retiré de la construction européenne en 1982. Ces choix politique contribuent bien sûr à affaiblir la cohérence et l’unité de l’Union européenne. L’addition de ces opt-out finissent par créer une union à géométrie variable où chacun peut prendre ce qui lui plaît et rejeter ce qui ne lui plaît pas.

Et dans l’actualité ?

  • En 2013-2014, une enquête révèle un espionnage de masse de la part des Etats-Unis sur certains européens, via la NSA. L’affaire est revenue dans le paysage médiatique ces dernières semaines. En cause, les soupçons de participation des autorités danoises, qui auraient mis à disposition leurs infrastructures pour mener ces actions d’espionnage.
  • La semaine dernière, le Parlement a voté une nouvelle loi de durcissement de sa politique d’accueil de réfugiés. Le texte envisage de sous-traiter les demandes d’asile.

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Âgé de 23 ans, Léo est l’un des trois fondateurs de Causons d’Europe. Ayant obtenu une licence d’Histoire et un master de Relations Internationales, il est actuellement en service civique chez Radio Campus Angers. Son dada ? Causer d’Europe avec celles et ceux qui ne disposent pas de beaucoup d’informations à ce sujet, voire n’en disposent pas ! Passionné par la politique, le sport, l’Europe et le monde, les mouvements sociaux, la presse indépendante … Il répond toujours présent pour exprimer son avis, de préférence à l’encontre des discours consensuels, et il se rapproche des lectrices et lecteurs pour s’assurer de sensibiliser le public le plus large possible.