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A l’occasion des fêtes nationales, Causons d’Europe vous propose un éclairage sur un Etat européen afin de mieux le cerner et de découvrir ses dernières actualités. On fait le point tout de suite avec la fête nationale de la Norvège qui célèbre son indépendance vis-à-vis du Danemark, acquise le 17 mai 1814.

Quelques généralités

La Norvège est un Etat d’Europe du Nord, voisin de la Suède, de la Finlande et de la Russie. Elle compte environ 5.3 millions d’habitants à majorité luthériens – un courant du protestantisme – et sa capitale est Oslo. Le peuple autochtone Sami est également présent sur le territoire.

Il s’agit d’une monarchie constitutionnelle. Le Roi de Norvège, Harald V, est chef de l’Etat depuis 1991. La Première ministre, Ema Solberg, du parti conservateur, est en poste depuis 2013. Elle a été réélue pour un mandat de 4 ans à l’issue des élections législatives de 2017, en attendant le futur scrutin de septembre 2021. Le Parlement monocaméral compte 169 députés. Aucun parti n’y a la majorité absolue : les travaillistes occupent 48 sièges, les conservateurs 45, l’extrême-droite 26 et les centristes 20.

La question de l’accueil des migrants et des demandeurs d’asile est devenue centrale dans le débat norvégien. A tel point qu’en 2020, le très à droite parti du progrès a quitté le gouvernement à la suite du rapatriement sur le territoire national d’une femme de combattant djihadiste et ses enfants.

Pourtant, le 22 juillet 2011, c’est bien l’extrême-droite qui a mené une attaque inédite sur le sol norvégien. Ce jour-là, l’ultranationaliste Anders Breivik dépose une bombe dans le quartier gouvernemental d’Oslo, puis massacre des jeunes sur l’île d’Utoya qui accueillait le camp des jeunes du parti travailliste. Bilan, 77 morts, 151 blessés et 21 ans de prison pour A. Breivik à l’issue de son procès en 2012. A la suite de cet épisode, la politique antiterroriste norvégienne a été remodelée.

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Un peu d’histoire récente

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les autorités norvégiennes se réfugient à Londres à la suite de l’invasion allemande. Le gouvernement collaborationniste, aux mains du parti pronazi local, fait face à la résistance norvégienne. Le pays est finalement libéré lors de la capitulation allemande du 8 mai 1945.

Dans l’après-guerre, la Norvège intègre l’OTAN dès sa fondation en 1949 – l’ancien Premier ministre Jens Stolenberg est l’actuel secrétaire de l’organisation – et milite sur la scène internationale pour la paix, après des années de neutralité. C’est d’ailleurs à Oslo qu’est remis le Prix Nobel de la paix chaque année. La Norvège n’est pas membre de l’Union européenne, son adhésion a été rejetée deux fois par référendum, en 1972 et 1994. En revanche, elle est membre de l’AELE, Association européenne de libre-échange, avec l’Islande, la Suisse et le Liechtenstein.

Mais la Norvège est-elle si éloignée de l’Union ? A vrai dire non. L’AELE est intégrée à l’Espace Economique Européen (EEE) qui lui permet ainsi d’appartenir au marché intérieur, de bénéficier des libertés de circulation – personnes, marchandises, services, capitaux – et participe enfin à Europol, Eurojust, au programme d’échange Erasmus + et bénéficie d’une partie du fonds de cohésion du budget européen. La Norvège est enfin un partenaire énergétique de premier plan pour l’Union : 20% du gaz consommé parmi les Vingt-Sept est importé de Norvège.

Cependant, la Norvège tient à l’indépendance de sa politique de pêche, à son modèle de société et tient à gérer seule son pétrole. Elle doit également regarder vers le Nord, l’Arctique, en tant que membre du Conseil de l’Arctique, où elle défend ses intérêts relatifs au commerce, à la pêche, à l’énergie et la recherche scientifique.

Et dans l’actualité ?

  • La Norvège a suivi le chemin d’autres pays du Nord en stoppant la vaccination contre le Covid-19 avec les doses du laboratoire AstraZeneca et en suspendant celles de l’américain Johnson&Johnson. Ce dernier peut être administré aux volontaires.
  • Le Monde revient dans un article payant sur la situation des étudiants norvégiens. S’ils n’ont pas échappé à la fermeture des universités, ils ont en revanche bénéficié d’un « dispositif universel d’aide aux études » pour les soutenir sur le plan économique.
  • Sur le plan international, la Norvège figure parmi les Etats qui ont demandé la tenue d’une réunion à l’ONU à la suite de la dégradation de la situation à Jérusalem et plus généralement en Israël et Palestine.

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Âgé de 23 ans, Léo est l’un des trois fondateurs de Causons d’Europe. Ayant obtenu une licence d’Histoire et un master de Relations Internationales, il est actuellement en service civique chez Radio Campus Angers. Son dada ? Causer d’Europe avec celles et ceux qui ne disposent pas de beaucoup d’informations à ce sujet, voire n’en disposent pas ! Passionné par la politique, le sport, l’Europe et le monde, les mouvements sociaux, la presse indépendante … Il répond toujours présent pour exprimer son avis, de préférence à l’encontre des discours consensuels, et il se rapproche des lectrices et lecteurs pour s’assurer de sensibiliser le public le plus large possible.