Volkswagen : 5000 emplois menacés par la transition électrique ?3 minutes de lecture
Après Renault en 2020, c’est le groupe Volkswagen AG de proposer un plan de restructuration. Conséquence directe, la disparition de plusieurs milliers d’emplois d’ici à la fin de l’année 2023.
Un nouveau plan de restructuration dans le secteur automobile
Aucun chiffre précis n’est disponible mais ce sont environ 5000 emplois qui seraient concernés. Ce plan social serait essentiellement organisé autour de départs à la retraite anticipés ou de cessations progressives d’activité.
Cette restructuration du groupe résulterait d’une volonté d’optimisation des coûts autour de la transition vers l’électrique. Le géant automobile allemand a effectivement indiqué vouloir « renforcer [sa] position de force« . Un statut acquis grâce à un « haut niveau d’investissement dans l’expansion de l’électromobilité et de la numérisation« . Le directeur des ressources humaines du groupe, Gunnar Kilian, juge que ce renforcement « nécessitera la poursuite d’une gestion stricte des coûts » permettant de financer les futurs investissements.
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Etat de l’électrification de l’offre de Volkswagen AG
Le groupe Volkswagen AG était en 2020 le deuxième plus gros constructeur automobile mondial, avec 9.3 millions ventes de véhicules. Les ventes de véhicules électriques atteignent des records. Le groupe a vendu plus de 210 000 véhicules électrifiés dont 134 000 intégralement électriques en 2020. En d’autres termes, en Europe, l’offre de véhicules électrifiés a séduit plus de 10% des acheteurs de la marque. Certes, le marché de l’hybride et de l’électrique est en perpétuelle croissance. Mais en plus, Volkswagen a lancé en septembre 2020 la commercialisation de l’ID3, un véhicule totalement électrique dérivé d’un concept-car présenté en 2016.
Volkswagen n’est pourtant pas la seule marque du groupe a proposer des véhicules intégralement électriques. En effet, chez Porsche le Taycan est lui aussi un modèle totalement électrique. Rappelons-le, le fondateur de Porsche est également l’ingénieur ayant développé la première Volkswagen. Cette première Porsche électrique se destine pour sa part à concurrencer les véhicules proposés par Tesla. La recette semble avoir fonctionné puisqu’en août 2020, la berline électrique est pour la première fois passée en tête des ventes de Porsche. Elle détrône au passage la 911, avec plus de 1100 unités vendues sur ce seul mois. Et ce, en dépit d’un prix dépassant les 80 000 euros, pour la version la moins coûteuse.
Par ailleurs, le châssis de l’ID3 va servir de base à d’autres véhicules électriques du groupe à l’avenir. En effet, la plateforme électrique modulaire (MEB) est adaptable à différents types et dimensions de véhicules. Ce sera ainsi le cas de l’Audi Q4 e-tron dont la production vient d’être lancée.
Les causes de la restructuration
On peut s’interroger sur la volonté de réduire la masse salariale alors que les ventes de véhicules électriques apparaissent au beau fixe. L’une des explications réside dans le fait que la transition vers la mobilité électrique nécessite des coûts de recherche et développement très importants. En effet, cette technologie est encore balbutiante comme en témoignent les progrès constants concernant l’autonomie et les performances des véhicules électriques. A l’inverse, les progrès des véhicules intégralement thermiques tendent désormais à plafonner.
C’est d’autant plus vrai que même dans le cas d’un véhicule thermique « conventionnel », les coûts de recherche et développement sont extrêmement conséquents (généralement de l’ordre du milliard d’euros). Ces coûts expliquent les stratégies mises en place par de nombreux constructeurs. A savoir, exploiter une même base sur différents véhicules afin de réduire lesdites dépenses de R&D. C’est d’ailleurs le cas pour la plateforme électrique modulaire MEB.
De plus, et comme de nombreux autres constructeurs, le groupe Volkswagen AG a souffert en 2020. Ses ventes ont reculé de plus de 10% sur cet exercice par rapport à 2019, en lien notamment avec la crise sanitaire mondiale.