La chasse à la glu : l’Union fait pression sur la France4 minutes de lecture

Encore et toujours les animaux subissent les pratiques sordides des hommes, faites pour divertir, occuper et glorifier leur contrôle sur la nature. Cependant, ces activités « traditionnelles » sont plus que jamais remises en question par l’opinion publique, mais également par la législation européenne.

La chasse à la glu, une pratique traditionnelle décriée

La chasse, dans sa globalité, rassemble plusieurs pratiques plus ou moins cruelles et  profondément ancrées dans l’histoire de certains territoires. L’une d’entre elles, critiquée par la majorité des français est la chasse à la glu. Elle vise à capturer certaines espèces d’oiseaux, préalablement identifiées et choisies, à l’aide de glu disposées sur les branches des arbres. L’animal est alors piégé, les pattes, les ailes et le bec collés. Il tente alors de se délivrer de ce piège artificiel. En plus du stress causé à l’oiseau et du traumatisme engendré, rappelons que la chasse à la glu est dévastatrice pour une multitude d’espèces.

Contrairement à l’affirmation des chasseurs, cette méthode ne permet pas de dissocier les différentes espèces d’oiseaux lors de la capture. En effet, la chasse à la glu a à l’origine comme objectif de chasser les merles et les grives. Cependant, d’autres oiseaux se retrouvent piégés. Portant ainsi atteinte au bien-être de nombreuses espèces protégées.

La décision européenne pour préserver les oiseaux

Un cadre législatif changeant

L’Union prend position depuis plusieurs années sur la chasse à la glu. Le 30 novembre 2009, le Parlement européen a publié la directive 2009/147 sur la protection des oiseaux. Ce texte interdit la capture et la mise à mort d’oiseaux sauvages sur le territoire européen (article 8, 1).

La décision européenne est stricte concernant la méthode de capture de la chasse à la glu. Mais la France n’a pris aucune mesure pour l’interdire, laissant certaines de ses régions perpétuer cette pratique dite « traditionnelle ».

Face à cela, en juillet 2019, la Commission européenne a mis en demeure les autorités françaises. Celles-ci disposent d’un délai de 3 mois pour répondre à cette problématique.

Un an plus tard, toujours rien. La Commission a donc adressé un avis motivé à la France le 2 juillet 2020. Elle disposait de trois nouveaux mois pour s’aligner avec les exigences européennes. Si rien n’était fait, cette dernière pourrait saisir la Cour de Justice de l’Union Européenne.

Dans la foulée, c’est tout naturellement qu’Emmanuel Macron, président des chasseurs, défenseurs des traditions, pris une décision. Sous la pression judiciaire, le chef de l’État, accompagné par la Ministre de l’Écologie Barbara Pompili, ont offert 1 an de répit aux oiseaux français en stoppant la chasse à la glu et en supprimant ainsi les quotas annuels.

Du nouveau en 2021

C’est un nouveau retentissement dans l’affaire de la chasse à la glu qui eu lieu en mars 2021. En effet, la CJUE à statué sur l’illégalité des dérogations octroyées à cinq départements du sud-est de la France concernant la chasse à la glu. Ainsi, le prétexte de la tradition, bien ancrée dans ces territoires, ne pourra plus utile pour justifier cette pratique barbare. Cette décision est une grande victoire pour les défenseurs des animaux. Notamment les associations de protection de la biodiversité telles que One Voice ou la Ligue de Protection des Oiseaux. Elles qui se battent depuis des années contre les chasses traditionnelles.

Rappelons que la France était le dernier pays européen à permettre la pratique de la chasse à la glu sur certains de ses territoires.

Lire aussi : Protection animale, la France est-elle en train de rattraper son retard ?

La France, championne des chasses traditionnelles

Certes, la condamnation de la chasse à la glu par la Cour est une grande victoire. Mais l’Europe doit prendre des mesures radicales contre les autres chasses traditionnelles, tout aussi barbares. La Chasse à Cour bien connue et défendue par Emmanuel Macron est une pratique cruelle et inutile. C’es aussi valable pour la vènerie sous terre. Cette pratique vise à chasser le blaireau ou le renard jusque dans leur terrier, pour ensuite l’achever au fusil ou à coups de dague.

Mais alors, combien de vidéos, de scandales et d’actes de cruautés envers les animaux sauvages faudra-t-il pour prendre des décisions ? L’enjeu est de taille : afin d’arrêter le massacre et supprimer enfin l’immunité offerte aux chasseurs.

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Passionnée de culture, d’art et d’histoire, Mathilde est diplômée d’un Master en Histoire de l’Art. Au quotidien, elle est animée par son envie de défendre et de protéger les animaux. Profondément antispéciste, Mathilde peine à garder son sang-froid face aux violences faites aux animaux. Son rêve ? Pouvoir vivre un jour de sa passion pour ses compagnons à poils et à plumes. En attendant, elle recherche un travail, se révoltant du peu de perspectives d’emploi dans le domaine culturel… bref, Mathilde est révoltée.