Stellantis, une affaire qui roule ? #24 minutes de lecture

La semaine passée, nous avons passé en revue les marques haut de gamme du groupe Stellantis en constatant que l’entité peut sur le papier aborder ce segment en nourrissant de grandes ambitions.

Dans cette deuxième partie, nous allons nous pencher sur un segment touchant potentiellement plus de consommateurs, à savoir celui des constructeurs généralistes. Au sein de Stellantis, lesdits constructeurs peuvent être répartis en plusieurs sous-groupes avec d’un côté les marques généralistes à proprement parler et de l’autre des marques situées entre le généraliste et le premium. Examinons donc ces constructeurs.

Les constructeurs généralistes

Si elle fut le porte-étendard du haut de gamme à la française avec des modèles tels que la DS et la SM (cette dernière ayant à l’époque bénéficié d’un V6 Maserati) durant les Trente Glorieuses, les grandes heures de Citroën semblent être derrière elle. En effet, depuis sa séparation avec l’entité DS Automobiles, la marque aux chevrons ne propose plus de modèles tournés vers le haut-de-gamme (d’autant plus avec la disparition de la C5 des catalogues européens en 2017). Aujourd’hui, le constructeur qui fut longtemps associé au quai de Javel ne propose plus que des modèles qui, s’ils sont relativement abordables ne font plus nécessairement rêver le consommateur mais répondent plus simplement au besoin de se déplacer (ce qui, nous l’oublierions presque est la vocation d’une automobile). Les C1, C3 et autres C4 et déclinaisons répondent ainsi aux besoins de locomotion des consommateurs les moins intéressés par ce que peut être l’automobile. Tout au plus ces véhicules proposent-ils des options prenant la forme de gadgets qui s’ils peuvent être intéressants n’apportent rien de révolutionnaire au modèle de départ.

Pour sa part, la Fabrique Italienne d’Automobiles Turinoises jouit d’une image plus attrayante grâce notamment à sa 500. Le revers de cette médaille réside dans le fait que FIAT ne propose à son catalogue que la FIAT 500 déclinée en une infinité de versions allant de la citadine au monospace en passant par le crossover urbain avec la 500 X (si les Tipo et Panda existent, elles ne représentent qu’une infime quantité de ventes avec à peine plus de 3000 Tipo vendues en 2020). Cette absence de variété concernant les plateformes représente un risque : si l’image de la 500 venait à se ternir, ce sont les ventes de la marque entière qui en subiraient les conséquences.

Il est fort probable que les deux entités demeurent des constructeurs généralistes mais cette fusion n’en est pas moins intéressante dans la mesure où elle permettrait à FIAT de bénéficier des avancées technologiques du groupe PSA et de bénéficier de nouvelles plateformes.

Les constructeurs généralistes haut de gamme

Difficile d’évoquer une fusion entre PSA et FCA sans évoquer la marque dont le nom est représenté par la lettre « P » de PSA, à savoir Peugeot. La marque au lion, qui vient de présenter une nouvelle déclinaison haut de gamme de sa 508, propulsée par le nouveau bloc hybride PSE (pour Peugeot Sport Enginered) et ayant pour vocation d’aller empiéter sur les plates-bandes des constructeurs allemands, propose une gamme de véhicules large allant de la citadine 108 à la berline 508 en passant par des crossovers tels que le 2008 ou le 3008 ou des familiales à l’image du Rifter. La marque communique sur cette identité par la page qui lui est dédiée sur le site du groupe Stellantis en mettant en avant son histoire mais aussi son dynamisme avec un visuel du prototype E-Legend proposé au visiteur. Le constructeur de Sochaux sort par ailleurs les griffes avec un retour en FIA WEC (World Endurance Championship) programmé permettant de dynamiser encore un peu plus l’image de la marque. Les futurs pilotes ont ainsi été présentés le 8 février sur le compte Instagram de Peugeot Sport.

Aux côtés de Peugeot, Opel devrait elle aussi jouer dans la cour du généraliste haut de gamme en usant de son image de marque teutonne tout en continuant à utiliser des bases du groupe PSA. Là aussi, l’offre d’Opel est très conséquente avec des véhicules accessibles tels que la Corsa et des véhicules beaucoup plus haut de gamme comme l’Insignia.

Enfin, on retrouve dans ce segment, une marque plus confidentielle en France, c’est-à-dire Vauxhall. Cette marque est une société-sœur d’Opel destinée au marché britannique et proposant donc un volant à droite. La majorité des modèles proposés par Vauxhall sont en réalité des Opel rebadgées et portant le même nom de modèle (la Vauxhall Ampera-E dérive pour sa part de la Chevrolet Bolt, en héritage de l’époque où Opel et Vauxhall appartenaient à General Motors mais est également proposée chez Opel).

La semaine prochaine, nous nous intéresserons aux marques destinées à d’autres marchés ainsi qu’au segment des véhicules utilitaires.

 

Voir aussi :

Stellantis, une affaire qui roule ? #1

Stellantis, une affaire qui roule ? #3

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