Bilan de la session plénière du Parlement européen du 8 au 11 février 20214 minutes de lecture

Une fois par mois, les députés européens se réunissent en session plénière afin de voter et discuter les nombreux actes législatifs, amendements et rapports sur lesquels ils travaillent en commissions. La pandémie de Covid-19 maintient les parlementaires à Bruxelles, mais, en temps normal, les sessions se déroulent à Strasbourg. Causons d’Europe vous propose aujourd’hui un tour d’horizon des principaux actes législatifs adoptés entre le 8 et le 11 février 2021.

Economie et relance

Question phare dans les médias au sein des pouvoirs publics, la situation des jeunes dans la crise sanitaire a fait l’objet d’une résolution adoptée par les parlementaires européens. Ils ont notamment insisté sur l’emploi des jeunes qui s’est fortement dégradé dans l’Union, comme nous l’avions évoqué dans un précédent article. En France, certaines solutions avaient été proposées, telles le RSA pour les 18-25 ans, rapidement balayé par le Ministre de l’Economie Bruno Lemaire. Les difficultés du secteur sportif ont été soulignées, qu’il s’agisse des structures professionnelles ou des clubs amateurs. Le Parlement suggère des aides d’Etat et une approche européenne pour résoudre un problème commun aux Vingt-Sept.

La relance économique n’est pas prévue sans parler de respect de l’environnement et à ce titre le Parlement a adopté des recommandations  visant à « aboutir à une économie pleinement circulaire, neutre en carbone, durable et non toxique d’ici 2050 au plus tard ». Avec, soulignons-le, des objectifs contraignants à atteindre dès 2030 sur l’utilisation des matières premières.

L’épineuse question du salaire minimum européen a été remise sur la table. Initiée par la Commission, cette proposition est louable à bien des égards : protection des travailleurs, lutte contre leur pauvreté et en particulier celle des femmes, plus précaires que les hommes. Cette résolution marque un soutien symbolique à la Commission qui devrait proposer une directive contraignante assurant une rémunération du travail obligatoirement supérieure au seuil de pauvreté.

Société

Les droits des femmes et la lutte contre les violences domestiques sont sur le papier la grande cause du quinquennat d’Emmanuel Macron en France. Mais l’Europe se saisit également de ces questions, à travers une nouvelle résolution. Trois priorités : éradiquer les violences sexistes ; représenter les hommes et les femmes de façon équilibrée dans les entreprises ; rappeler que « l’accès universel aux soins de santé est un droit humain  ». La tâche est immense et l’actualité est là pour le rappeler. A titre d’exemples, les cas de harcèlement sexuel au Parlement européen, l’interdiction récente de l’avortement en Pologne après des mois de lutte et les réformes du Premier ministre hongrois Viktor Orban, réduisant les droits des homosexuels. Il faudra sans doute adopter un document contraignant pour une application effective. La résolution ne semble par ailleurs faire mention des droits des LGBT+.

Dans la continuité de ses travaux d’octobre 2020 et de la présentation de deux projets de règlements concernant les géants du numérique, l’Union poursuit ses travaux de régulation du monde virtuel. Il était par exemple question de réguler les contenus publiés sur les réseaux sociaux : défense de la démocratie et des valeurs de l’Union, lutte contre la désinformation, les discours haineux. Ouvrant ainsi des questions de débats : Comment les pouvoirs publics peuvent-ils intervenir dans des entreprises privées ? Comment protéger la liberté d’expression ?

Politique étrangère et international

C’était sans doute le temps fort de la semaine à Bruxelles. Josep Borrel, le patron de la politique étrangère européenne, s’était rendu à Moscou la semaine dernière pour protester contre l’arrestation de l’opposant à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny. Une visite qui a été quasi-unanimement présentée comme un fiasco. Morceaux choisis :

  • « La visite de Josep Borrell en Russie n’aurait pas dû avoir lieu, affirment les députés qui critiquent aussi l’incapacité du Conseil à répondre aux politiques agressives russes. »
  • « des députés ont pointé du doigt l’incapacité des États membres à mettre en place de nouvelles actions plus fortes contre la Russie. »
  • « l’incapacité de certaines capitales de l’UE à répondre à la détérioration des relations entre l’UE et la Russie de façon appropriée, notamment en stoppant le projet de gazoduc Nord Stream II. »

Ensuite, trois nouveaux messages d’alerte. Le premier concernant la situation humanitaire au Yémen, en proie à un conflit depuis 2015 et qualifiée par l’ONU de pire crise humanitaire du XXIème siècle. Crise qui se poursuit dans l’indifférence quasi-générale. Le second alerte quant aux arrestations arbitraires de citoyens à la suite du coup d’Etat du 1er février dernier en Birmanie. L’armée a pris le pouvoir au détriment de la dirigeante en place, Aung San Suu Kyi. Le dernier texte est consacré à des violations des droits de l’Homme en Ouganda, au Rwanda et au Kazakhstan : répression de l’opposition pour le premier, disparition forcée pour le deuxième et non respect des normes internationales pour l’organisation des élections pour le dernier.

Plus de publications

Âgé de 23 ans, Léo est l’un des trois fondateurs de Causons d’Europe. Ayant obtenu une licence d’Histoire et un master de Relations Internationales, il est actuellement en service civique chez Radio Campus Angers. Son dada ? Causer d’Europe avec celles et ceux qui ne disposent pas de beaucoup d’informations à ce sujet, voire n’en disposent pas ! Passionné par la politique, le sport, l’Europe et le monde, les mouvements sociaux, la presse indépendante … Il répond toujours présent pour exprimer son avis, de préférence à l’encontre des discours consensuels, et il se rapproche des lectrices et lecteurs pour s’assurer de sensibiliser le public le plus large possible.