Stellantis: une affaire qui roule ? #42 minutes de lecture

Après avoir passé en revue les différentes marques du groupe Stellantis et leurs attributions, voyons dans cette quatrième et dernière partie les conséquences de cette fusion pour les salariés du groupe.

En effet, le fait de fusionner deux entités déjà existantes et disposant de leurs propres moyens de production en vue d’avoir entre autres des bases d’automobiles communes pourrait représenter une menace pour des milliers de salariés du groupe. Ainsi, l’existence de bases communes à plusieurs marques permettrait de réunir la production desdits véhicules sur un seul site et ainsi de réaliser des économies d’échelle (c’est-à-dire des économies liées au fait que l’augmentation de la production d’une entité permet de réduire le coût unitaire dudit produit). Or, si plusieurs véhicules sont produits sur un site, on peut imaginer que d’autres lieux de production risquent de fermer leurs portes.

Lire aussi : Stellantis, une affaire qui roule ? #1

A ce risque, inhérent aux mouvements de fusion dans l’automobile, Carlos Tavares se montrait rassurant en janvier. Ainsi, le directeur général de Stellantis a fait la promesse qu’aucune fermeture ne résulterait de la fusion de PSA et de FCA. L’ancien directeur de la branche automobile du groupe PSA est allé plus loin en indiquant que la fusion allait devenir une sorte de « bouclier pour l’emploi » et que les emplois n’étaient pas ce qui coûte le plus cher dans la production d’une automobile.

Si le directeur de Stellantis fait preuve d’un certain optimisme, rappelons que la situation actuelle n’est pas favorable au maintien de l’emploi dans le secteur de l’automobile de manière durable. En effet, bien qu’une reprise des ventes puisse se faire espérer à la sortie de la crise liée à la Covid-19, celle-ci a déjà fait d’importants dégâts dans le groupe. Les ventes de PSA ont reculé de plus d’un quart sur l’exercice 2020.

De manière plus ou moins officieuse, deux usines sont menacées de fermeture ou de réorganisation à court terme. La première, située en Grande-Bretagne est l’usine de production de Vauxhall basée à Ellesmere-Port et menacée depuis plusieurs années en raison entre autres de décisions liées au Brexit. Une décision devrait être prise dans les prochaines semaines.

L’Italie est également concernée par une éventuelle fermeture d’usine. En effet, dans la Péninsule, les usines du groupe FCA ont une production inférieure de 45% à leur plein potentiel, ce qui implique une élévation du coût du travail.

Plus de publications