Causons de Hongrie4 minutes de lecture

A l’occasion des fêtes nationales, Causons d’Europe vous propose un éclairage sur un Etat européen afin de mieux le cerner et de découvrir ses dernières actualités. On fait le point tout de suite avec la fête nationale de la Hongrie, qui célèbre la révolution hongroise du 15 mars 1848 contre la domination des Habsbourg, qui régnait sur l’Autriche-Hongrie.

Quelques précisions politiques

La Hongrie est un Etat d’Europe de l’Est, voisin de la Slovaquie, la Roumanie, la Serbie, la Croatie, la Slovénie et enfin, l’Autriche. Le pays compte environ 10 millions d’habitants.

Le chef de l’Etat, Janos Ader, est en fonction depuis 2012 et a été réélu en 2017 pour cinq nouvelles années. La réalité du pouvoir est toutefois détenue par le Premier ministre et le Parlement, qui ne comporte qu’une chambre. Viktor Orban, Premier ministre de 1998 à 2002, est revenu au pouvoir en 2010 et a été réélu en 2014 et 2018. Il vient du parti conservateur Fidesz, d’ailleurs majoritaire au Parlement, avec 133 sièges sur les 199 à pourvoir. Les députés du Jobbick, parti d’extrême-droite, le suivent, avec 17 sièges.

Les années Viktor Orban sont le temps d’un durcissement du pouvoir à presque tous les points de vue. Les réformes constitutionnelles sont monnaie courante, l’Etat de droit y est menacé, les libertés individuelles aussi. Les autorités se sont montrées très sévères en matière de traitement des réfugiés, installant par exemple des clôtures de barbelés aux frontières.

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Un peu d’histoire récente

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Hongrie passe sous le contrôle du Parti communiste, comme dans la plupart des pays d’Europe de l’Est. Cela est notamment lié à la proximité avec l’Union soviétique qui a libéré une bonne partie du continent est-européen. Dans le contexte de la Guerre froide, l’Europe de l’Ouest bascule sous influence américaine, tandis que l’Europe de l’Est passe sous la domination de l’URSS. Cette dernière exerce une mainmise totale sur ces Etats, qui prennent le nom de démocraties populaires. C’est le cas en Hongrie en 1949.

En 1956, la mainmise moscovite flanche. En octobre, une partie du peuple hongrois demande le retour aux affaires d’Imre Nagy, écarté peu avant en raison des réformes qu’il avait conduites car trop éloignées du projet politique soviétique. Nagy demande même le retrait des troupes soviétiques de Budapest, la capitale. C’est tout le contraire qui se produit en novembre 1956. Les chars soviétiques écrasent la révolte hongroise, arrêtent Nagy et le remplacent par Janos Kadar, fidèle à Moscou. Ce n’est qu’en 1989 que la République populaire de Hongrie est dissoute, l’URSS prend fin deux ans plus tard. La Hongrie se rapproche alors de l’Europe de l’Ouest. Elle adhère au Conseil de l’Europe en 1992, à l’OTAN en 1999 et entre dans l’Union en 2004. Elle a toutefois gardé sa monnaie nationale, le forint.

Aujourd’hui, elle envoie 21 députés au Parlement européen et Olivér Várhelyi est l’actuel commissaire au voisinage et l’élargissement. La Hongrie appartient au groupe de Visegrad, entente avec la Slovaquie, la Pologne et la République tchèque. Le groupe établit des positions communes pour peser sur les décisions européennes. Très critiques envers l’Union, les autorités n’hésitent pas à se rapprocher de la Russie et de la Chine.

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Et dans l’actualité ?

L’actualité hongroise est riche, nous en proposons une courte sélection :

  • La Cour de Justice de l’UE adresse régulièrement des décisions de justice à la Hongrie. En cause notamment, sa politique migratoire : murs aux frontières, barrières électrifiées, rétention de demandeurs d’asile.
  • Les autorités hongroises luttent activement contre les droits des minorités sexuelles. Le « paquet anti-LGBT » adopté en décembre, restreint par exemple l’adoption aux couples hétérosexuels.
  • Début mars, les eurodéputés du Fidesz ont quitté le Parti Populaire européen. En cause, une réforme prévoyant l’exclusion de celles et ceux qui ne respectent pas les valeurs du groupe politique.

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Âgé de 23 ans, Léo est l’un des trois fondateurs de Causons d’Europe. Ayant obtenu une licence d’Histoire et un master de Relations Internationales, il est actuellement en service civique chez Radio Campus Angers. Son dada ? Causer d’Europe avec celles et ceux qui ne disposent pas de beaucoup d’informations à ce sujet, voire n’en disposent pas ! Passionné par la politique, le sport, l’Europe et le monde, les mouvements sociaux, la presse indépendante … Il répond toujours présent pour exprimer son avis, de préférence à l’encontre des discours consensuels, et il se rapproche des lectrices et lecteurs pour s’assurer de sensibiliser le public le plus large possible.