Causons de Serbie3 minutes de lecture

A l’occasion des fêtes nationales, Causons d’Europe vous propose un éclairage sur un Etat européen afin de mieux le cerner et de découvrir ses dernières actualités. On fait le point tout de suite avec la fête nationale de la Serbie qui commémore aujourd’hui le Premier soulèvement serbe contre les Turcs, le 15 février 1804, lorsque ceux-ci occupaient la Serbie actuelle.

Quelques précisions politiques

La Serbie est un pays enclavé d’Europe de l’Est, voisin de quatre Etats membres de l’Union : Croatie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie. Elle compte environ 7 millions d’habitants, la religion orthodoxe y est majoritaire mais d’autres courants religieux sont représentés (islam, catholicisme, judaïsme).

La Serbie dispose d’un régime parlementaire, c’est-à-dire que l’essentiel du pouvoir politique réside dans l’Assemblée nationale. Le Président de la République, Aleksandar Vučić (parti SNS, droite conservatrice, majoritaire à l’Assemblée), est épaulé par Ana Brnabic qui est à la tête du gouvernement de coalition.

Un peu d’histoire récente

La Serbie est un Etat européen dont l’indépendance est récente, dans le sens où elle était une entité de la Yougoslavie. Entre 1945 et 1991, la Serbie est une composante de la Yougoslavie qui regroupait six Etats fédérés. Elle a fini par éclater dans la douleur dans les années 1990. Les particularismes et nationalismes de tous bords avaient été contenus lorsque Tito était au pouvoir, entre 1945 et 1980. A sa mort la même année, les nationalismes des différentes fédérations se réveillent, en parallèle de la crise économique et politique. En juin 1991, la Slovénie et la Croatie se proclament indépendantes. La Bosnie-Herzégovine leur emboite le pas en mars 1992. Des milices serbes se forment alors pour empêcher l’éclatement de la Yougoslavie. Les exactions menées par ces milices et par l’armée serbe qui obéissait au pouvoir de Belgrade sont nombreuses. On notera notamment le siège de Sarajevo et le massacre de Srebrenica en 1995. Les accords de Dayton ont finalement mis fin à un conflit qui a fait environ 200 000 morts et déplacé 2 millions de personnes.

Les nombreux crimes de guerre recensés lors du conflit ont conduit à la création du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Celui-ci visait à traquer et juger les responsables de ces crimes, avant que le mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux ne prenne le relais. En 2017, le TPIY avait condamné à perpétuité l’ancien général Ratko Mladic pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide. En 2019, il a également condamné à la prison à vie Radovan Karadzic, ancien chef politique des Serbes de Bosnie, pour les mêmes motifs.

Mais les conflits ne sont pas terminés dans cette région surnommée la poudrière des Balkans. Le Kosovo, région de Serbie peuplée majoritairement par des Albanais, lutte à la fin des année 1990 pour son indépendance, qu’il proclame en 2008. Le Kosovo n’est pas reconnu comme un Etat par la Serbie et d’autres pays. La Yougoslavie, qui était composée de la Serbie et du Monténégro, disparaît définitivement en 2006 avec l’indépendance du Monténégro.

Et dans l’actualité ?

L’actualité serbe peut se résumer en trois points.

  1. Les négociations avec les autorités kosovares. Le Kosovo demande à ce que la Serbie reconnaisse son indépendance. Les négociations portent sur la diplomatie, les relations économiques… Les Etats-Unis et l’Union européenne y participent. Mais la normalisation des relations entre les deux Etats est très lointaine.
  2. La gestion de la crise sanitaire. La Serbie a fait parler d’elle en raison du durcissement du pouvoir, occasionnant des émeutes populaires. L’information a également été muselée, une journaliste ayant même été placée en garde à vue suite à un reportage dans un hôpital. Enfin, les autorités se sont montrées très hostiles avec l’Union et se sont tournées vers la Chine pour affronter la pandémie de Covid-19.
  3. L’adhésion du pays à l’Union européenne, voir notre article publié le 10 décembre 2020 à ce sujet.
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Âgé de 23 ans, Léo est l’un des trois fondateurs de Causons d’Europe. Ayant obtenu une licence d’Histoire et un master de Relations Internationales, il est actuellement en service civique chez Radio Campus Angers. Son dada ? Causer d’Europe avec celles et ceux qui ne disposent pas de beaucoup d’informations à ce sujet, voire n’en disposent pas ! Passionné par la politique, le sport, l’Europe et le monde, les mouvements sociaux, la presse indépendante … Il répond toujours présent pour exprimer son avis, de préférence à l’encontre des discours consensuels, et il se rapproche des lectrices et lecteurs pour s’assurer de sensibiliser le public le plus large possible.