Causons de Lituanie3 minutes de lecture

A l’occasion des fêtes nationales, Causons d’Europe vous propose un éclairage sur un Etat européen afin de mieux le cerner et de découvrir ses dernières actualités. On fait le point tout de suite avec la fête nationale de la Lituanie qui célèbre son indépendance acquise vis-à-vis de la Russie en le 16 février 1918.

Quelques précisions politiques

La Lituanie est un Etat d’Europe de l’Est, voisin de la Lettonie, la Biélorussie, la Pologne et l’exclave russe de Kaliningrad, au Sud. Elle compte environ 2.8 millions d’habitants. La religion dominante, mais non-officielle, est le catholicisme.

Le pays est dirigé depuis 2019 et pour cinq ans par Gitanas Nauseda. La Première Ministre, Ingrida Šimonytė, est à la tête d’un gouvernement de coalition entre les Verts et les socio-démocrates. La Lituanie est organisée selon un système parlementaire, c’est-à-dire que les élues et élus de la Seimas (le Parlement) jouent un rôle essentiel dans la gouvernance du pays. Les réformes engagées concernent le système de santé et d’éducation et la lutte contre les inégalités.

Un peu d’histoire récente

Occupée par l’Armée rouge -les troupes de l’URSS- pendant la Seconde Guerre mondiale, la Lituanie passe sous le giron soviétique à partir de 1945, comme la plupart des Etats d’Europe de l’Est. Ce n’est qu’en 1991, lorsque l’Union soviétique est dissoute, que la Lituanie retrouve son indépendance. Mais, alors que la plupart des anciennes républiques soviétiques (Biélorussie, Moldavie, Géorgie, Etats d’Asie centrale) se regroupent au sein de la Communauté des Etats Indépendants (CEI), la Lettonie coupe les ponts avec la Russie. C’est d’ailleurs le cas des deux autres Etats baltes, l’Estonie et la Lituanie.

A partir de 1991, la Lettonie tourne son regard vers l’Ouest. Elle conclut rapidement des accords commerciaux avec la Communauté européenne, qui deviendra bientôt Union. En 2004, elle rejoint successivement l’Union européenne, qui compte alors vingt-cinq membres, puis l’OTAN et enfin, adopte l’euro comme monnaie en janvier 2015. Aujourd’hui, elle envoie 11 députés au Parlement européen tous les cinq ans. Le Lituanien Virginijus Sinkevičius est l’actuel commissaire à l’environnement, aux océans et à la pêche.

Et dans l’actualité ?

Même si son indépendance n’est pas menacée, la Lituanie entretient une relation ambiguë avec la Russie. Elle commémore chaque année, le 13 janvier, l’arrivée des chars russes dans le pays pour empêcher le retour à l’indépendance en 1991. Pourtant, la Russie demeure le principal partenaire commercial du pays. Cet esprit de méfiance vis-à-vis de la Russie est d’ailleurs partagé par les deux autres républiques baltes, l’Estonie et la Lettonie. Par exemple, la Lituanie soutient les accords de Minsk et leur application contre la Russie depuis son intervention en Ukraine en 2014. Elle est par ailleurs voisine de l’exclave russe Kaliningrad, avec laquelle les relations sont parfois tendues.

Fin janvier, le député Viktor Uspaskich a été exclu du groupe Renew du Parlement après avoir tenu des propos homophobes. Toujours dans la sphère européenne, le Ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a exprimé sur Twitter sa déception à la suite de la visite de Josep Borrell, le patron de la diplomatie européenne, à Moscou. Une visite pour montrer la protestation européenne face à l’arrestation puis l’emprisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny, qui a tourné au fiasco. : « Rien de gagné, des occasions manquées, une réputation ébranlée. PS : 3 diplomates en moins ».

Enfin, la Lituanie accueille la biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa, opposante à Alexandre Loukachenko, le dictateur du même pays. Celle-ci a fuit son pays pour organiser la contestation en dehors des frontières, n’étant plus en sécurité en Biélorussie.

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Âgé de 23 ans, Léo est l’un des trois fondateurs de Causons d’Europe. Ayant obtenu une licence d’Histoire et un master de Relations Internationales, il est actuellement en service civique chez Radio Campus Angers. Son dada ? Causer d’Europe avec celles et ceux qui ne disposent pas de beaucoup d’informations à ce sujet, voire n’en disposent pas ! Passionné par la politique, le sport, l’Europe et le monde, les mouvements sociaux, la presse indépendante … Il répond toujours présent pour exprimer son avis, de préférence à l’encontre des discours consensuels, et il se rapproche des lectrices et lecteurs pour s’assurer de sensibiliser le public le plus large possible.