Refoulements illégaux de migrants sur les côtes grecques : Fabrice Leggeri sur le gril2 minutes de lecture

Fabrice Leggeri, directeur de Frontex, a dû fournir des explications après avoir été accusé du refoulement de réfugiés sur les côtes grecques. La séance a eu lieu le 1er décembre face aux eurodéputés de la Commission des libertés civiles, des affaires intérieures et de la justice.

Fin octobre 2020, le journal allemand Der Spiegel révèle l’implication de Frontex dans des refoulements illégaux (pushbacks) de demandeurs d’asile en Grèce. La position des quelques 600 agents présents sur la zone a été analysée via des images satellites, documents internes, témoignages de personnes sur place et vidéos provenant à la fois de réfugiés, d’habitants des côtes et d’agents Frontex. Derrière ce travail de recherche, on retrouve plusieurs médias en plus du Spiegel comme la chaîne allemande ARD, Lighthouse Reports, la chaîne japonaise TV Asahi ou encore Bellingcat. Au total, six cas en mer Égée seraient survenus depuis le mois d’avril d’après les journalistes. Suite à l’ébruitement de ces incidents, l’agence Frontex a ouvert une enquête interne, visiblement sous la pression de la Convention Européenne.

Ce mardi 1er décembre, le directeur de l’agence Frontex, Fabrice Leggeri a été questionné par les députés de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement, sachant que les règles internationales stipulent l’interdiction de renvoyer des personnes dans leur pays sans examen de leur situation déterminant la mise en danger de leur vie. Fabrice Leggeri a affirmé qu’aucune preuve de violation des droits de l’Homme lors de ces opérations n’avait été trouvée et est revenu sur la situation compliquée en Méditerranée. En effet, ces refoulements illégaux ont lieu sur fond de tension entre Ankara et Athènes. Depuis plusieurs années, la Turquie menace d’ouvrir ses frontières pour permettre le passage de réfugiés vers la Grèce, porte de l’Europe. La Grèce est devenue le lieu de concentration de tous les enjeux de la dernière vague migratoire vers l’UE, notamment le manque de solidarité entre Etats membres et les conditions de détention des arrivants.

Cette affaire met à nouveau en lumière le manque de confiance des députés européens vis-à-vis de l’agence européenne de surveillance des frontières. Nombreux demandent une enquête parlementaire, certains, même, la démission du directeur, Fabrice Leggeri.

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Diplômée d’une licence d’Anglais et d’un master de Journalisme axé sur l’audiovisuel et le documentaire, Clémence retourne à ses premiers amours via Causons d’Europe : les lettres et les langues ! Si ses articles touchent à tous les domaines, elle reste persuadée que la vulgarisation des luttes féministes et queer permettra de sortir des débats stériles.
Au-delà de ça, elle traverse une crise existentielle, car elle ne peut plus aisément prendre le thé avec les britanniques depuis leur départ de l’UE, mais elle tient le coup … Et elle est toujours à la recherche de piges.