Maltraitance animale en mer Méditerranée3 minutes de lecture

Le chemin vers le bien-être animal est encore long à en croire les derniers évènements qui ont eu lieu en Espagne.

Le 18 décembre 2020, 2600 veaux ont embarqué sur deux navires depuis l’Espagne en direction de la Turquie où ils devaient être abattus puis vendus. Malheureusement pour les bovins, la cargaison fut soupçonnée d’avoir contractée la fièvre catarrhale (une maladie ne présentant aucun risque pour l’homme ou pour la qualité des produits tels que la viande ou le lait). Arrivés en Turquie, le pays refusa d’ouvrir ses portes, craignant la propagation de la maladie sur son territoire.

Des conditions de transport déplorables…

Le 31 décembre, à la veille de la nouvelle année, le calvaire continua pour les milliers de veaux prisonniers des deux navires. Lorsque le capitaine prit la direction de la Libye dans l’espoir de vendre le bétail, l’entrée sur le territoire leur fut à nouveau refusée. Les bateaux mirent donc le cap vers la Tunisie afin de s’approvisionner en nourriture pour les animaux. A nouveau, ils ne purent descendre du bateau, laissant les veaux dans une détresse incommensurable. Ils vivaient dans des conditions sanitaires déplorables, entassés les uns contre les autres avec peu de possibilité de se mouvoir (certains ayant déjà perdu la vie lors de la traversée). Après trois jours sans nourriture laissant les pauvres bêtes affamées ne disposant que d’eau, elles trouvèrent finalement de quoi se nourrir au port d’Augusta en Sicile. Après cette escale, les bateaux poursuivirent leur errance en pleine mer attendant qu’un pays veuille bien leur ouvrir ses portes. Le 22 février, le bateau tenta de rentrer à Carthagène en Espagne, en vain, les autorités leur refusant l’accès. La raison : les produits issus de l’Union Européenne et n’ayant pu être vendus à un pays extérieur doivent alors être vendus à un autre pays non membre de l’Union Européenne ou être détruits sur leur lieu d’origine.

… jusqu’à l’abattoir

Durant cette macabre aventure, les veaux, originaires de France n’auront eu aucun répit. Dès leur embarcation en décembre 2020, l’association Welfarm filma la maltraitance que subissait les animaux, n’ayant alors pas encore commencé leur périple. Début mars, l’abattage des veaux fut ordonné par les autorités espagnoles. Triste fin pour les jeunes bovins qui commencèrent à être abattus le samedi 6 mars. Leur seule chance fut d’être tués sur le sol européens où ils eurent droit à une mort avec étourdissement (chose qui ne leur était pas garanti à l’extérieur de l’Union Européenne).

Lire aussi : Transport animalier, la commission d’enquête à l’œuvre 

Cet évènement sordide laisse à penser que la situation actuelle en matière de bien-être animal doit encore s’améliorer. Il est plus que nécessaire de réévaluer la manière dont les animaux d’élevage sont transportés jusqu’à leur lieu d’abattage. De plus, les lois européennes et internationales semblent incompréhensibles et injustes puisque dans ce cas de figure, les animaux n’ayant posé le sabot sur aucune terre extérieure à l’Union Européenne, auraient pu être soignés et rachetés en Europe pour leur éviter une fin si dramatique.

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Passionnée de culture, d’art et d’histoire, Mathilde est diplômée d’un Master en Histoire de l’Art. Au quotidien, elle est animée par son envie de défendre et de protéger les animaux. Profondément antispéciste, Mathilde peine à garder son sang-froid face aux violences faites aux animaux. Son rêve ? Pouvoir vivre un jour de sa passion pour ses compagnons à poils et à plumes. En attendant, elle recherche un travail, se révoltant du peu de perspectives d’emploi dans le domaine culturel… bref, Mathilde est révoltée.