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A l’occasion des fêtes nationales, Causons d’Europe vous propose un éclairage sur un Etat européen afin de mieux le cerner et de découvrir ses dernières actualités. On fait le point tout de suite avec la fête nationale de l’Ecosse, célébrée le 30 novembre en l’honneur de Saint-Andrew, le saint patron du pays.
Quelques précisions politiques
L’Ecosse est un pays de 5 millions d’habitants situé au Nord de l’Angleterre et appartenant au Royaume-Uni – Angleterre, Irlande du Nord, Pays de Galles et Ecosse – depuis 1707. Le système politique écossais est donc particulier. Le Royaume-Uni est une monarchie constitutionnelle et parlementaire. La monarque, Elizabeth II, dispose d’un pouvoir symbolique. Ce sont le Premier ministre Boris Johnson et les parlementaires qui siègent à Londres qui disposent de l’essentiel du pouvoir. En 1997, avec la décentralisation, les institutions arrivent partout dans le Royaume-Uni. Un parlement s’installe alors à Edimbourg, la capitale écossaise, mais il se contente de donner des avis. Le parlement central de Londres prend la décision finale. La première ministre actuelle est Nicola Sturgeon, du Scottish National Party (SNP), un parti à tendance indépendantiste.
Un peu d’histoire récente
L’histoire de l’Ecosse et ses relations avec l’Union européenne sont tumultueuses. En 1963, le Royaume-Uni, qui boudait jusque là la construction européenne souhaite entrer dans l’Union mais de Gaulle, président français de l’époque, met son veto à cet élargissement. Le scénario se répète quatre ans plus tard, en 1967, toujours avec le veto français. La donne change toutefois en 1973 avec l’entrée dans l’Union du Royaume-Uni, du Danemark et de l’Irlande. En 2000, le Royaume-Uni n’abandonne pas sa monnaie, la livre sterling, lorsque de nombreux Etats de l’Union passent à la monnaie unique, l’euro. Aux élections européennes, le corps électoral écossais envoie six députés au Parlement parmi la délégation britannique.
Le passage du Royaume-Uni dans l’Union aura été de courte durée. En effet en 2016, David Cameron, Premier ministre britannique à ce moment là, organise un référendum d’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. En juin de la même année, les électrices et électeurs britanniques se prononcent majoritairement en faveur du « leave » qui signifie que le Royaume-Uni quitte l’Union. Mais la géographie électorale montre que les Ecossaises et Ecossais étaient favorables au maintien du pays et du royaume dans l’Union. Les velléités indépendantistes du pays se manifestent alors. Souhaitant conserver ses avantages à appartenir à l’Union et en accord avec la volonté de l’électorat, Nicola Sturgeon, la première ministre écossaise, demande la tenue d’un référendum d’appartenance de l’Ecosse au Royaume-Uni. Une procédure que refuse catégoriquement Boris Johnson.
Et dans l’actualité ?
Les négociations pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union, en application de l’article 50 TUE, sont entrées dans leur nouvelle phase le 16 novembre dernier. Si celles-ci n’aboutissent pas, la période de transition vers la sortie définitive du Royaume-Uni de l’Union pourrait être allongée. Et tout porte à croire que ce sera le cas tant certains points des négociations sont loin du compromis, notamment en termes de concurrence et de pêche.
L’Ecosse s’est très récemment distinguée en adoptant un texte de loi rendant les protections hygiéniques gratuites, une première mondiale. Il s’agissait, selon les mots de Monica Lennon, à l’initiative du projet de loi, de s’attaquer à la « précarité menstruelle » (period poverty) car certaines personnes n’avaient pas les moyens de se payer ces protections. Celles-ci seront par ailleurs mises à disposition dans les sanitaires des établissements scolaires.
Âgé de 23 ans, Léo est l’un des trois fondateurs de Causons d’Europe. Ayant obtenu une licence d’Histoire et un master de Relations Internationales, il est actuellement en service civique chez Radio Campus Angers. Son dada ? Causer d’Europe avec celles et ceux qui ne disposent pas de beaucoup d’informations à ce sujet, voire n’en disposent pas ! Passionné par la politique, le sport, l’Europe et le monde, les mouvements sociaux, la presse indépendante … Il répond toujours présent pour exprimer son avis, de préférence à l’encontre des discours consensuels, et il se rapproche des lectrices et lecteurs pour s’assurer de sensibiliser le public le plus large possible.