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A l’occasion des fêtes nationales, Causons d’Europe vous propose un éclairage sur un Etat européen afin de mieux le cerner et de découvrir ses dernières actualités. On fait le point tout de suite avec la fête nationale de l’Albanie, célébrée le 28 novembre pour commémorer l’indépendance du pays, proclamée le 28 novembre 1912.

Quelques précisions politiques

L’Albanie est un pays côtier d’Europe de l’Est, voisin occidental de la Grèce. Environ 3 millions d’habitants, majoritairement de confession musulmane, y vivent. L’Albanie dispose d’un régime parlementaire, c’est-à-dire que l’Assemblée, la Kuvendi, détient l’essentiel du pouvoir politique. Le Premier ministre en poste est Edi Rama. La situation politique actuelle est tendue. Les dernières élections municipales, en juin 2019, ont été boycottées par l’opposition. La presse spécialisée, notamment le Courrier des Balkans, parle même d’une « dérive oligarchique et autocratique » du pouvoir d’Edi Rama.

Un peu d’histoire récente

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Albanie passe sous l’influence de l’URSS de Staline, qui a libéré l’Europe de l’Est de l’occupation nazie. A partir de 1945 et dans les années suivantes, l’Europe se divise alors en deux grands blocs. A l’Ouest, un bloc de pays influencé par les Etats-Unis, dans lequel émerge les bases de l’Union européenne que nous connaissons aujourd’hui. A l’Est, des régimes placés sous le joug de Moscou se mettent en place et s’engagent dans la doctrine communiste d’époque. Cela passait notamment par une mainmise de l’Etat sur l’économie, les loisirs, l’information, la police. Ces nouveaux régimes politiques sont appelés démocraties populaires. En Albanie, c’est Enver Hoxha qui prend les commandes du pays.

Tout bascule en 1953, à la mort de Staline. Le nouveau dirigeant soviétique, Nikita Khrouchtchev, engage le processus de déstalinisation, c’est-à-dire un assouplissement des régimes communistes. Hoxha refuse ce tournant politique, rompt ses liens avec l’URSS et se tourne vers la Chine, elle aussi régime communiste concurrent de l’Union soviétique. En 1991, les démocraties populaires chutent tour à tour et s’engagent dans une transition politique vers la démocratie et une transition économique vers l’économie de marché. Pendant la guerre du Kosovo, plusieurs milliers de Kosovars, la minorité albanaise de Yougoslavie, gagnent l’Albanie.

Et dans l’actualité ?

Les autorités albanaises souhaitent depuis 2009 adhérer à l’Union. L’année suivante, la Commission européenne a souligné des lacunes pour pouvoir prétendre à une entrée dans l’Union. Ces critères de Copenhague exigent des institutions politiques démocratiques et stables, une économie de marché pouvant résister au marché unique et à la concurrence et le respect de l’Etat de droit. En 2014, l’Albanie a obtenu le statut de pays candidat et en 2018, la Commission a proposé d’ouvrir les négociations d’adhésion sous réserve de progrès significatifs réalisés dans le domaine judiciaire, la corruption et la criminalité. Des Etats membres de l’Union, réservés face à cette perspective, notamment la France, ont affirmé leur opposition à une adhésion albanaise à l’Union. Ils ont d’ailleurs demandé des conditions d’adhésion plus strictes. Finalement, au mois de mars 2020, le Conseil de l’Union européenne a donné son accord politique à l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Albanie et la Macédoine du Nord.

L’actualité albanaise est conflictuelle. Au moment du confinement général de l’Europe, au mois de mars 2020, les droits des journalistes sont menacés par l’exécutif lui-même, qui recommande aux citoyennes et citoyens de ne pas faire confiance aux médias pour les informer. La destruction du théâtre de Tirana, l’un des hauts lieux de la culture dans la capitale, a également fait grand bruit. Plus récemment, des manifestations de militantes pour les droits des femmes se sont déroulées dans les rues albanaises. Une actualité qui ne joue pas en faveur de l’entrée de l’Albanie dans l’Union.

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Âgé de 23 ans, Léo est l’un des trois fondateurs de Causons d’Europe. Ayant obtenu une licence d’Histoire et un master de Relations Internationales, il est actuellement en service civique chez Radio Campus Angers. Son dada ? Causer d’Europe avec celles et ceux qui ne disposent pas de beaucoup d’informations à ce sujet, voire n’en disposent pas ! Passionné par la politique, le sport, l’Europe et le monde, les mouvements sociaux, la presse indépendante … Il répond toujours présent pour exprimer son avis, de préférence à l’encontre des discours consensuels, et il se rapproche des lectrices et lecteurs pour s’assurer de sensibiliser le public le plus large possible.