Transport d’animaux : la commission d’enquête à l’œuvre3 minutes de lecture
La semaine dernière, nous avons publié un article au sujet des problèmes rencontrés par le transport d’animaux en dehors de l’Union. Depuis septembre 2020, une commission d’enquête dédiée à cette thématique œuvre au Parlement européen . Objectif, recenser des infractions à la réglementation sur le transport d’animaux vivants.
Recenser les infractions
Créée le 19 juin 2020, cette commission répond aux demandes croissantes des associations et ONG luttant contrant la maltraitance animale. C’est Tilly Metz, femme politique luxembourgeoise, membre des Verts, qui la préside. Mandatée pour un an, elle travaille sur le transport des animaux entre pays membres et vers les pays tiers. Ensuite, elle remettra un rapport au Parlement, destiné à changer la réglementation.
Depuis son lancement, la commission procède à des auditions des différents acteurs du vaste secteur du transport d’animaux vivants. C’était le cas, le 18 mars 2021, des opérateurs de transport, pour analyser leurs pratiques et les comparer aux textes en vigueur. Mais les auditions doivent donner la vision la plus exhaustive possible des avis. C’est pourquoi les associations et ONG de protection animale font également l’objet d’auditions.
Cette commission d’enquête est en outre l’occasion d’interpeller le gouvernement français sur les méthodes pratiquées chez lui. L’association L214, les eurodéputés Caroline Roose et Manuel Bompart ont mené une opération en ce sens. Le 2 mars 2021, ils se sont rendus dans un abattoir pour y observer l’arrivée des animaux, et plus précisément leurs conditions de transport. Ils ont constaté de nombreux manquements lors de la livraison de dindes vivantes. Les cages, trop petites, les empêchent de se tenir debout. Pourtant, la réglementation impose que « les animaux doivent disposer de suffisamment d’espace pour rester debout dans leurs position naturelle ».
Vers une législation plus moderne
Le dernier règlement concernant le transport d’animaux vivants date de 2004, entré en vigueur en 2005. Mentionné plus haut, il s’agit du règlement 01/2005, « relatif au bien-être des animaux pendant le transport »… résultant lui aussi de travaux issus d’une commission d’enquête.
Aujourd’hui, une part croissante de la population se préoccupe des animaux et de leurs conditions de vie. Le Parlement ne s’y trompe pas en lançant cette nouvelle commission. En France, l’Assemblée nationale a adopté la loi de lutte contre la maltraitance animale en janvier dernier. Les initiatives se multiplient également dans d’autres pays de l’Union Européenne. D’où la nécessité pour le Parlement de prendre le relais et élaborer une législation commune.
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Par ailleurs, la Grande-Bretagne a profité de son départ de l’Union pour annoncer son intention d’interdire les exportations d’animaux vivants dans les prochaines années. Pour le moment, la France n’a rien annoncé de tel malgré la multiplication des enquêtes attestant de maltraitance dans des abattoirs où des bovins français sont exportés. L’affaire des 2600 veaux exportés depuis l’Espagne et coincés au large de la Turquie devrait, quant à elle, servir d’exemple dans ce qu’il ne faut pas faire en termes d’exportation d’animaux vivants.
Les travaux de la commission s’achèveront cet été, le rapport sera remis en septembre. Les ONG et associations de lutte contre la maltraitance animale en attendent beaucoup. Ces organisations ne sont sans doute pas seules, dans un monde où les animaux sont de moins en moins considérés comme de la marchandise.
Diplômé d’un master en archivistique à 23 ans, Victor est archiviste itinérant en Bretagne. En parallèle, il occupe son temps avec du sport, de la lecture, mais rédige également quelques articles pour Causons d’Europe depuis les quasi-débuts. Son intérêt pour l’écologie et la cause animale vont généralement de pair avec les sujets traités dans ses articles.