Bientôt un passeport vaccinal pour voyager en Europe ?4 minutes de lecture

Alors que la vaccination contre le Covid-19 ne fait que débuter à l’échelle mondiale, Israël devrait mettre en place prochainement un « passeport vert » conditionnant à la vaccination l’accès à certains lieux, voire les voyages internationaux. Une idée qui séduit aussi certains en Europe, mais dont la réalisation ne semble pour l’instant pas d’actualité.

Israël : un « passeport vert » à l’échelle nationale

Évoquée dès le mois de décembre en Israël, l’idée de créer un « passeport vert » permettant aux vaccinés contre le Covid-19 d’accéder à certains lieux fait son chemin dans l’État hébreu. Il ne serait évidemment pas nécessaire pour se rendre au travail, à l’école, dans les transports en commun ou les magasins. Mais il permettrait à ses détenteurs de se rendre au restaurant, à des événements sportifs et culturels, à la piscine, à la salle de sport, ou encore dans les hôtels.

Le ministère de la santé israélien a ainsi présenté, le 4 janvier dernier, une démonstration de l’application qui pourrait être utilisée par les Israéliens pour présenter ce certificat. Celui-ci serait valable 72 h après un test PCR négatif au Covid-19 et jusqu’à 6 mois.

Ce passeport vert permettrait aussi une réouverture progressive de ces lieux, bien avant que le pays n’atteigne le seuil des 70 % de vaccinés, nécessaire pour atteindre l’immunité collective et espérer reprendre une vie normale. Et ce même si Israël est malgré tout le pays déjà le plus vacciné au monde, avec plus de 20 % de sa population ayant déjà reçu la première dose du vaccin contre le Covid-19.

Reste maintenant à savoir quand et comment les Israéliens en possession de ce « passeport vert » pourront retrouver le chemin des restaurants et événements culturels, si c’est effectivement le cas. D’autant plus que certains essaient de prendre de court le gouvernement israélien. C’est par exemple le cas du maire de Tel-Aviv, Ron Huldai, qui a affirmé vouloir rouvrir les lieux culturels pour les vaccinés dès début février, sur fond de rivalité politique avec Benjamin Netanyahu, le Premier ministre, pour les élections de mars à venir.

En Europe : un passeport vaccinal européen ?

Le projet israélien a fait des émules en Europe, y compris en France. Ainsi, Valérie Six, députée UDI (centre-droit) du Nord, a évoqué devant l’Assemblée nationale l’idée d’un « passeport vert » en France. Une proposition également défendue par le président de son parti, Jean-Christophe Lagarde, dans le but de « retrouver une vie normale » au plus vite. Néanmoins, en France, l’idée d’un « passeport vert » à l’échelle nationale, sur le modèle israélien, ne semble pas d’actualité.

Toutefois, la question se pose désormais en Europe. Le 13 janvier, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a évoqué l’idée d’un passeport vaccinal à l’échelle européenne, dans le but de rendre plus sûrs les déplacements de personnes au sein de l’Union européenne. En effet, la Grèce, dont 1/5e de l’économie repose sur le tourisme, est actuellement très touchée par une nouvelle vague de Covid-19. L’ouverture de la saison touristique au mois d’avril prochain laisse craindre un regain des contaminations à cette échéance si les touristes sont nombreux et, potentiellement, porteurs du virus.

Cette proposition a été bien reçue à Bruxelles. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a déclaré dès le lendemain qu’un tel certificat de vaccination était une « nécessité sur le plan médical », ajoutant toutefois que cette « décision politique et juridique [devra] être discutée à l’échelle européenne ».

Mais côté français, le gouvernement a déjà fait savoir son refus à travers les déclarations de Clément Beaune, secrétaire d’État aux affaires européennes, invité sur Franceinfo le 17 janvier. Celui-ci a ainsi déclaré que « si on parle d’un papier, un document qui vous autorise à voyager en Europe, je crois que c’est très prématuré. ». Selon le secrétaire d’État français ce genre de mesure n’est pas envisageable tant que les vaccins ne sont pas largement accessibles à l’ensemble de la population. De quoi, déjà, mettre du plomb dans l’aile de la proposition grecque.

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